DÉDICACES

PORTRAIT CROISE : DEUX CLUBS, DEUX MAILLOTS : HUCK

Né le 20 décembre 1948 à Mutzig en Alsace, c’est au club local de l’ASM qu’il débute avant d’être repéré à 20 ans par le Racing Club de Strasbourg qui l’engage pour 3 saisons. Il y connait sa première sélection en équipe de France le 8 avril 1940 à Rouen contre la Bulgarie. Elle sera suivie de 4 autres. A l’été 1971 il est transféré au Gym qui a effectué un gros recrutement avec l’arrivée de l’Alsacien, de Baratelli, Camérini, Revelli et du retour de Loubet. Huck s’impose immédiatement comme titulaire et va enchanter le public Niçois avec ses célèbres chevauchées sur l’aile droite. Le solo de trompette d’un supporter des Aiglons accompagnera bien souvent ses montées. Il marquera son premier but Niçois le 30 janvier 1972 en clôturant le score de 3-0 contre Reims. Le 15 novembre 1972, pour un match de qualification pour la Coupe du Monde 1974, il retrouve l’équipe de France. Cette sélection se prolongera par 10 autres jusqu’au 15 novembre 1975. Le 27 septembre 1975 contre Nîmes au Ray, il sera le protagoniste bien involontaire du match. Les Aiglons bénéficient d’un penalty que Huck tire sur le poteau, reprend et marque, ce qui est contraire au règlement. Mais les supporters Niçois, ulcérés par le grand nombre de fautes commises par les Gardois depuis le début de la rencontre, s’énervent et Landi, le gardien adverse est blessé à l’oeil gauche par un pétard et doit quitter le terrain, remplacé par l’ailier gauche. A cette époque un seul changement est permis et les Nîmois, l’ayant déjà effectué, vont
terminer à dix la rencontre qu’ils perdent 0-2. La Ligue décide de faire rejouer le match à huis-clos, une première en Division 1. Le 5 novembre suivant, les rouge et noir l’emporteront encore sur le même score. La saison 1975-76 verra le Gym tout proche d’un titre que des décisions arbitrales lui refuseront. C’est Huck qui le 11 mars 1976 à la 88e minute effectuera un énième centre, repris par Toko et détourné de la main par Lopez, l’arrière stéphanois. Tout le stade l’a vu, sauf l’arbitre Wurtz qui ne sifflera pas le penalty évident. Les Aiglons termineront à la deuxième place. En huitièmes de finale aller de la Coupe de France au Ray contre Bastia, le match est heurté, comme d’habitude avec le club Corse. Deux joueurs sont expulsés (Toko dans les rangs niçois) et les équipes se quittent sur un nul 2- 2. A Bastia, la nuit précédent le match retour, des jets continus de pétard perturbent le sommeil des niçois. Aucune protection policière n’est mise en place et le car transportant les Aiglons s'arrêtant bien avant le stade, c’est sous une pluie d’insultes et d’objets divers qu’ils y arrivent. Katalinski est touché à la tête par une pierre et des coups de poings. On menace Ascéry, Douis ou Huck pour qu’ils ne jouent pas, et ils reçoivent des coups de bâtons et des gifles. Dans les vestiaires, Douis et Katalinski renoncent au match et c’est à 10 (en Coupe de France, un seul remplaçant peut entrer à l’époque) que les rouge et noir débutent. Un pétard explose près de Grava. Légèrement brûlé, il tombe, se relève et continue. Après la blessure de Rostagni, le Gym termine à 9. La défaite (0-4) est anecdotique. Dix jours plus tard la Commission de Discipline publie un rapport accablant pour Bastia mais le verdict est très clément: “Nous n’avons pas homologué ce match parce que dans un passé récent, à deux reprises, des manifestations ont entraîné une suspension du terrain bastiais pour 4 matchs. Ce troisième débordement aurait pu entraîner la mise hors compétition de l’équipe corse, toutefois dans un but d’apaisement nous décidons simplement de faire rejouer la partie sur terrain neutre, d’infliger une amende de 760 € et de suspendre Furiani pour deux matchs de Coupe (cette sanction sera réduite par la suite)”. On parle de rejouer à Paris, mais finalement c’est Nancy qui est désigné !


Les insulaires font appel. Les joueurs niçois informent tous les médias qu'ils ont décidé de ne plus jouer à Furiani. Mais l’affaire va largement déborder le cadre sportif. Vont se succéder des alertes à la bombe, des manifestations, des communiqués politiques, et même une protection policière lors des entraînements des niçois après réception de plusieurs menaces. Il faut préciser que nous sommes en plein procès Simeoni, le leader autonomiste corse. M.Mazeaud, Ministre des Sports, fait valoir à M.Lœuillet (président du Gym) les dangers et les risques de ne pas prendre une décision immédiate. Car le maire de Nice, Jacques Médecin, regrettant la montée de la violence (le magasin niçois de Huck a été plastiqué) a demandé au Gym de déclarer forfait. Les dirigeants s’inclinent et l'OGCN ne se déplacera pas. Après la défaite contre Nancy en finale de la Coupe de France 1978, l’effectif Niçois perd 4 joueurs majeurs : Baratelli, Roger Jouve,Toko et Huck qui, pour une saison va rejoindre le Paris FC, puis 2 saisons au Paris-Saint Germain, 3 à Mulhouse, avant de rejouer un an à Strasbourg (où il est brièvement entraîneur) puis de terminer sa carrière comme entraîneur-joueur à Guingamp. Revenu à Nice, il est directeur sportif puis devient entraîneur de la 22e à la dernière journée en remplacement de Jean Fernandez. Fin octobre 1992, une
défaite à Perpignan mettra un terme à sa carrière d’entraîneur des Aiglons. Il est remplacé par Albert Emon. Au total, à Nice, il a joué 236 matchs de Ligue 1 (26 buts), 24 de Coupe de France (2 buts) et 14 autres en compétitions officielles (2 buts).

  • PORTAIT CROISE - SPORT
  • Michel ORREGIA
  • 28/09/2025

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